2 juillet 2009

Gaspésie 3

À la Saint-Jean, il y a deux ans, j'étais à Paris. Avec ma conjointe et mon fiston, je marchais tranquillement près de sa cathédrale, en matinée. Le son de ses grandes orgues parvint à nos oreilles, car les portes de la façade étaient entrouvertes. Nous entrâmes.

Une messe était en cours. Il y avait foule et l'orgue rugissait de plus belle. L'évêque de Paris venait de terminer son homélie en mentionnant que la Saint-Jean était, entre autres, la fête des québécois.

Je me souviens avoir été avalé tout rond par le faste, la majesté du cérémonial, et cet orgue gigantesque qui crachait son feu comme un dragon. C'était étourdissant ! Mais nul espace pour la poésie, la légèreté, la spiritualité. Coincé contre un mur de gravité et de sévérité. On ne badine pas avec le sacré, je me dis.

Ma Saint-Jean de Percé en 2009 relève plutôt de la grâce de la lumière.

Lumière ocre resplendissant au crépuscule sur son rocher-cathédrale qui tranche la mer comme un géant indompté.

Lumière de cet enfant tout juste en âge de marcher, swingnant la Madelon sur la musique d'un ensemble traditionnel.

Lumière et chaleur de ce feu sur la grève autour duquel un chanteur nous éblouit de ces airs et paroles de jadis que nul connaissait.

Lumière de cette fillette avec sa jupe de bohémienne virvoltant au rythme des chansons et du crépitement des flammes.

Lumière de jeunes couples s'enlaçant et lumière dans les yeux de personnes âgées assises "confortablement" sur des troncs d'arbres couchés par terre.

Un espace infini de lumière !

Un moment unique.

Me vient encore à l'esprit cette pensée de Camus, jamais oubliée :"Je ne pourrais croire en un Dieu qui ne saurait danser !"


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