24 juillet 2009

"Tambour battant dès l'aurore"

J'ai lu maintes fois cette phrase de Pascal :"Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre."

"Tout le monde est occupé" nous dit aussi Christian Bobin, le titre d'un de ses livres. Assez que tout le monde se court après. Une course fébrile qui ne s'achève jamais.

J'aimerais avoir un intrument qui mesure le "taux d'agitation", un peu comme on mesure le taux d'humidité dans l'air ou bien son taux de glicémie. Nous serions sans doute surpris...

Vrai que nous ne voulons pas perdre notre temps. Le bonheur est dans l'activité, je me dis souvent aussi. La passion de vivre et d'apprendre, le couple curiosité et amour nous aiguillonnent abondamment.

Cependant, passion n'est pas agitation. C'est de l'intensité dans le regard. Du coeur au ventre.

Je revois mon grand-père aller et venir dans son grand potager à chaque début d'été. Ses graines soigneusement triées, il les semait ensuite lentement, chacune dans sa rangée. Puis il s'assoyait dans sa berçante sur sa galerie. La nature faisait le reste.

Inutile de tortiller la laitue frisée pour qu'elle frise davantage et plus vite...

Mon grand-père suivait le rythme de la nature. Il endurait la durée. Sa patience supportait la lenteur et la répétition des choses bien faites. Tout simplement. Et le moment venu de nous apporter le fruit de sa récolte dans des petits paniers, son visage s'éclairait, car il voyait bien la joie dans nos yeux et ceux de ma mère.

Mais qu'est-ce donc que cette griserie de la vitesse et de l'agitation qui nous ensorcelle au point de consumer chaque parcelle de notre énergie ? Est-ce si humiliant ou si déconcertant que de s'arrêter et se voir aller ? Se sent-on coupable au point même d'agir sans réfléchir. Juste pour voir.

J'ai résolu la question et je m'efforce dorénavant avec beaucoup d'ardeur à trouver des formes animales dans les nuages.

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