9 juillet 2009

-A + (- EM) + (- P I) -> E∞

Un soupçon de silence intérieur, et notre vie bascule.


Un flot de pensées et d’images circule sans arrêt en nous. Il est si fort et si constant qu’il réussit même à engendrer des humeurs et émotions diverses qui se transforment plus tard en gestes et en actions de toutes sortes. Nul ne peut nier ce phénomène proprement humain. Nous interprétons le monde, nous nous contons des histoires, nous nous valorisons ou encore nous nous apitoyons sur notre sort et jouons les victimes, nous nous identifions à un clan, sommes partisans ou non, jouons les héros et portons différents masques pour nous particulariser.

D’où provient cette énergie qui produit ce flot continu? Savons-nous à quel point il est fort, à quel point il peut même nous bouleverser et nous pousser à poser des gestes inqualifiables? L’esprit ou le mental de l’homme agit comme un instrument au mouvement perpétuel et il est permis de s’émerveiller de voir à quel point il semble infatigable. Pourtant, il parait impossible que ce mouvement soit de génération spontanée. Il doit y avoir une source, une cause première. C’est comme si un mauvais génie présidait à la création de ces pensées et images qui nous hantent. Car, il faut bien l’avouer, la plupart du temps ces dernières ne nous honorent pas le moins du monde. Certains proclament que le cerveau est la cause de tout ce brouhaha. Mais pourquoi diable ce même cerveau produirait-il ce qui finalement va à l’encontre de sa propre survie, soit en s’autodétruisant par le suicide, des dépendances néfastes, etc. ou soit en annihilant ce prochain qui lui-même possède un cerveau ? Le cerveau ne génère pas, il transforme et exécute…Une conscience (et inconscience) préside. C'est ma perception, mais le débat reste ouvert.

Cette énergie qui nous pousse à produire ce flot de pensées est-elle à jamais incontrôlable? Peut-on lui opposer une digue ou un filtre qui servirait à tout le moins à l’amener à forger des humeurs plus sereines et paisibles malgré les aléas de la vie?

Un soupçon de silence, et tout bascule. La nature a horreur du vide et l’humain n’en est pas exempté.

Je ne sais par quel miracle le phénomène se produit, mais à chaque fois où je m’oblige à cesser de penser et produire des images, il y a comme une apparition spontanée de sérénité, de paix et de contentement qui prend le relais. Je suis même tenté de dire que tout ça est scientifique puisque l’expérience se répète constamment avec les mêmes résultats.

La difficulté est d’arrêter de penser. Comment arrêter le flot? La direction habituelle va de l’intérieur vers l’extérieur soit : E à (P+I) + (EM) = A. Il y a d’abord l’énergie (E), transformée en pensées ou images (P+I), saupoudrée d’émotions (EM) se transformant par la suite en agir (A) dans le monde extérieur.

Qu’arrive-t-il si le processus est inversé intentionnellement? Au lieu de l’action incontrôlée et tous azimuts, nous commençons par une période de repos contemplative, ou silence intérieur.( un non-agir ou ne-pas-faire ) Ensuite images et pensées finissent par s’estomper graduellement. Je postule ici que l’énergie, faute d’issue vers l’extérieur, commence à emplir la conscience (ou notre être intérieur), à l’inonder de sa radiance, à la purifier de ses déchets inutiles. Un « Être » prend place et il finit par déborder autour de nous sans même que nous nous en rendions compte. Je crois l’effet cumulatif et il suffit de mettre ensuite un holà au flot de nos pensées (autocontemplation, complaisance, apitoiement sur soi, prétention, peur, etc.) pour que le processus reprenne spontanément et que nous redevenions fluides, légers, aimants, enthousiastes, bref une sorte de canal pour cette Énergie mystérieuse, infinie, « divine? », désormais libérée de contraintes inutiles.

Alors: -A + (- EM) + (- P I) à E

Une équation de plus.Une simple hypothèse dans l'exploration du grand mystère de la conscience.

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