31 juillet 2011

L'oeil de Dieu


                                                                                                                                     
NGC 7293 ou nébuleuse de l'Hélice est une nébuleuse planétaire située dans la constellation du Verseau, au dessus du Poisson austral. Située à moins de 650 années-lumière de nous, c'est une des nébuleuses planétaires les plus proches de la Terre. Elle se présente comme deux anneaux entrelacés. Elle a été surnommée "l'œil de Dieu" à cause de sa forme unique.

27 juillet 2011

Veiller sur la mer


S’émerveiller n’est pas que privilège réservé à l'enfance. C’est le moyen, propre à l’âme, de communiquer et d’entrer en relation avec le monde. Il perdure toute une vie pourvu que nous lui fassions une place, même minime. Il perdure si nous renaissons chaque jour à l’enfance, en alerte et soucieux chaque fois d’oublier ce que nous prétendons connaître.

S’émerveiller est l’action de sortir de nous-mêmes, de nos préoccupations et, assurément, de tous nos systèmes de croyances.
  
S’émerveiller n’a pas de limite. C’est comme veiller sur la mer… Il y a toujours un infini devant soi, même pour les plus petites choses de la vie.

S’émerveiller se rapporte à l’innocence. 

Pour voir la réalité telle qu’elle est : s’émerveiller.

Fuyez la cohue, fuyez les modes, fuyez le sentimentalisme, la mièvrerie, fuyez le conformisme. Allongez-vous sur l’herbe, fermez les yeux quelques instants et songez au bonheur d’être simplement en vie : s’émerveiller!


17 juillet 2011

Le contentement

"À chaque jour, à chaque heure, son éblouissement!"

14 juillet 2011

Rosabelle et Amédée

Sur le ponceau, assis confortablement dans leur carrosse électrique, les deux vieillards s'étaient arrêtés pour parler et profiter de la vue des rapides sautillants plus bas dans la rivière. Nous roulions depuis quarante-cinq minutes, le temps était magnifique et nous avons décidé de faire un arrêt nous aussi pour nous reposer quelque peu et profiter de la beauté de l’endroit.

Nous nous penchons pour contempler la rivière puis, en relevant la tête, nous décelons ensemble un océan dans les yeux des vieillards qui nous regardent. Ils nous sourient. La conversation s’engage tout doucement. D’où venons-nous, quel endroit merveilleux pour pratiquer le vélo, ce chemin dans la forêt avec ces odeurs, ces fleurs sauvages, inoubliable!

Je leur révèle qu’il y a une semaine à peine nous avons campé juste au nord de leur petite ville, Saint-Raymond, en un endroit sauvage frisant la perfection. Amédée, s’excitant un peu, nous dit alors que le terrain  appartenait à son neveu. Il nous raconta ensuite avec une sorte de fierté que ce neveu s’était marié dans la rivière (coulant au pied de notre emplacement de camping en question) avec sa douce qui avait de l’eau jusqu’aux cuisses. Un beau mariage, nous assura-t-il. Difficile de le contredire…

Ensuite Amédée se tortilla un peu sur son siège et nous tendit une boîte de chocolats qu’il ouvrit devant nous. « J'ai reçu ce cadeau à la fête des pères, en voulez-vous un? »

Comment refuser…

Christian Bobin ne saurait si bien dire : « Les mains des nouveau-nés et celles des vieillards sont à un millimètre de l’infini. »  

12 juillet 2011

La renommée

« À force de briller, on finit par griller. » 

10 juillet 2011

Rivière-du-Loup

J’entends grogner à l’extérieur. Un bruit d’enfer. J’avais presque oublié que les barbares aiment envahir la ville pour laisser leurs traces subtiles lorsque l’été se pointe. Que faire alors? Partir loin, si possible au bord de notre grand fleuve, près de Rivière-du-Loup, comme de raison…

* Un escadron composé de quatre goélands vient de survoler l’emplacement où nous campons. Où se dirigent-ils ainsi à grande épouvante? Ils semblent tellement déterminés que pendant un moment j’ai cru qu’on leur avait demandé d’accourir à un endroit précis, car une mauvaise nouvelle les attendait.

* Il suffit d’une seule pensée heureuse pour changer tout le cours de son existence.

* Devant nous, juste à portée de bras, une moucherolle grappille sa nourriture sur les branches du pin qui entoure l’emplacement de notre terrain de camping. Elle donne ses coups de bec puis s’arrête, relève la tête et nous fait entendre sa plus belle voix. Le manège se poursuit ainsi durant plusieurs minutes : picosse, chante, picosse, chante. Un spectacle réservé pour les premières loges, un spectacle intime qui demeure gravé à jamais dans la mémoire.

* Comment persuader l’autre de laisser tomber le masque qu’il a porté toute une vie et qui l’empêche de sentir la chaleur de la lumière sur la peau de son visage? Comment le persuader qu’un seul baiser amoureux sur ses lèvres délivrées vaut à lui seul tous les amers plaisirs de l’existence?

*  Reste calme! Attends, observe, vois. C’est lorsque tu cesses de bouger que je peux le mieux te comprendre et t’aimer. Un arrêt, un silence, le contentement qui coule sur ton visage, et je suis ébloui!

* Le fleuve. Le vivant d’un fleuve qui n’a d’autre fin que de nous dévoiler un sens, une direction. S’il y avait un rêve à partager avec ce monde que j’aime, ce Québec prodigieux qui m’habite et qui a bien voulu de moi, s’il y avait un rêve dont j’aimerais partager le contenu, ce serait celui d’inciter le plus grand nombre à suivre ce grand fleuve jusqu’à la mer…

9 juillet 2011

Rouler

Tôt. Juste après l’effervescence matinale, après l’odeur du trafic. Ou avant, question de goût… Et peu importe d’ailleurs; est-ce qu’on se questionnait sur le moment opportun lorsqu’on enfourchait notre monture quand on était gamin?

Un coup partit, des ailes nous poussent. Une sorte de fièvre nous empoigne. Je ne parle pas de rouler pépère, nous avons quand même notre orgueil, mais là encore c’est une question de goût.   

« Rouler est un réconfort, un plaisir franc qui se boit cul sec », me confirme David Desjardins, maniaque de vélo lui aussi, de l’équipement, de sa mécanique. En ce qui me concerne, c’est maniaque de rouler à vélo, seulement de rouler, de trouver le juste rythme et le maintenir par la constance de l’effort. Juste ça et je prends mon pied, me réjouis.

Rouler, avancer à son rythme, comme l’écriture par exemple, loin de toute mécanique, oubliant le guidon, le siège, le shimano, oubliant le crayon, le papier, le clavier. Avancer avec le vent qui nous siffle aux oreilles, écrire en écoutant les mots s’égrener devant nous comme les kilomètres à parcourir. Il n’y a plus rien finalement, il n’y a que la béatitude d’être vivant et d’obéir sans honte à ce qu’on voit, arrimé au réel.

Pédaler nous accroche à un destin, celui d’avancer ou de retomber sur un sort non désiré.

Rouler à vélo est la vie, métaphore de la vie (et de l’écriture, encore) qui ne saurait se comprendre ou s’embrasser sans cet effort de mouvement, sans cette énergie libératrice en constante guerre contre l’inertie. Desjardins : « Le vélo ramène à l’essentiel : il n’y a plus de mensonge, tout est vrai. Le vent, la température, les côtes. Au bout du chemin, il faut revenir. Si on se perd, on doit retrouver la route. »

Rouler est aussi équilibre. J’apprends que la science n’a toujours pas trouvé d’explication au fait que le vélo ne tombe pas, qu’il tient en équilibre. Ça me rassure. L’équilibre n’a pas de mesure. Elle dépend des circonstances, de l’infini des possibilités qui se déroule devant nous pourvu que nous avancions. Comment prévoir tout ça, le répéter?

Rouler.


4 juillet 2011

Christian Bobin


Je viens de terminer la lecture du livre « Les ruines du ciel » de Christian Bobin. Louanges.

« Lire et écrire sont deux points de résistance à l’absolutisme du monde. » p.12.

« Il n’y a qu’une seule vie et elle est sans fin. » p. 19.

« Le paradis est une bibliothèque dont tous les rayons sont dévalisés. » p.22

« Dans chaque nouveau-né Dieu se remet entre nos mains peu sûres, comme un joueur qui, avec panache, relance le jeu auquel il a mille fois perdu. » p.23

« Toute notre vie n’est faite que d’échecs et ces échecs sont des carreaux cassés par où l’air entre. » p.24

« L’art de vivre consiste à garder intact le sentiment de la vie et à ne jamais déserter le point d’émerveillement et de sidération qui seul permet à l’âme de voir. » p.28

« Les anges ont les poches bourrées de questions. Aucune réponse ne les apaise. » p. 29

« Cette étrange gaieté sans laquelle rien de vrai ne peut se faire. » p.38

« Les plus graves problèmes ne sont que des lacets d’enfants mouillés : plus on tire dessus, plus on les rend impossible à dénouer. » p. 39

« Le drame est le dernier coup de pouce de Dieu après que nous avons refusé tous les autres. » p.40

« La phrase la plus tendre doit être écrite à la hache. » p.41

« On vole d’erreur en erreur jusqu’à la vérité finale. » p.44

« La sainteté c’est juste de ne pas faire vivre le mal qu’on a en soi. » p.45

« Sans penser à rien, je me suis trouvé au paradis. J’avais dû pousser une porte sans la voir. » p 47

« Ce sont les incrédules qui sont les vrais naïfs. » p.53

« Chacun a sa blessure et son trésor au même endroit. » p.53

« Il y a la mode et il y a le ciel, et entre les deux, rien. Ce qui rend la lecture de la vie difficile, c’est qu’il y a des modes de tout, même du ciel. » p.57

« Quelle que soit la personne que tu regardes, sache qu’elle a déjà plusieurs fois traversé l’enfer. » p 75

« Savoir vraiment quelque chose c’est savoir, comme les nouveau-nés et les vieillards, que nous baignons dans une lumière d’ignorance. » p.91

« Pas de joie plus grande que de trouver le mot juste : c’est comme venir au secours d’un ange qui bégaie. » p.147

« Quelque chose se tient constamment à nos côtés prêt à nous aider. » p.161

« J’écris pour dire que nous sommes bien sur la même terre et que le dernier mot est une corde d’amour dont la vibration ne cesse jamais. » p. 172