11 janvier 2010

Une question de pourquoi

Tout comme Josée Blanchette dans le Devoir du 8 janvier 2010, je tique moi aussi lorsque j’entends ou lis des critiques cinglantes sur les cours de philo ou d’éthique et culture religieuse donnés dans nos écoles. Comment parler de propagande ou d’orientation idéologique lorsque des professeurs s’adressent à des enfants sur des questions aussi variées et universelles que le bien, le mal, la paix, la guerre, l’amour, la mort ou même les religions et croyances qui tapissent notre monde? Mme Blanchette le présente ainsi : « Une question légitime demeure : pourquoi? Et les enfants l’adorent cette question. »

Je me souviens de périodes trop rares au primaire lorsque certains de nos profs nous demandaient de leur poser des questions sur les problèmes qui nous turlupinaient. La classe s’enflammait, les mains se levaient vers le firmament des réponses espérées. Nous mordions avec avidité dans le fruit du pourquoi, du comment.

Réfréner la curiosité des enfants et leur désir légitime de comprendre ce monde autrement plus complexe qu’autrefois relève de la mauvaise foi et surtout de la peur.

Voici ce qu’en dit une jeune prof de ma connaissance réagissant aux mêmes critiques à propos des cours d’éthique et culture religieuse à des jeunes, au secondaire : « Comment peut-on vouloir que notre enfant se complaise dans une ignorance et une fermeture du monde qui l'entoure sous prétexte qu'il est dans une phase de transition et qu'il pourrait être influencé? À ce compte-là, aussi bien garder les enfants à la maison juste au cas où il rencontrerait de la différence à l'école. L'influence des copains est beaucoup plus grande au secondaire que n'importe quel programme, je peux vous l'assurer. Être contre ce programme, c'est vouloir entretenir des préjugés qui ne sont plus de notre époque. »

Elle rajoute ceci, plein de sagesse : « Ils apprennent à réfléchir sur des questions éthiques, à décortiquer ces questions pour mieux comprendre les enjeux qu'elles contiennent. Nous ne leur apportons pas de réponses toutes faites. Nous leur apprenons à ne pas porter un jugement sans avoir analysé au préalable la situation. »

Jeter un regard sur le monde sans le juger, l’analyser ensemble, s’enflammer devant ses multiples mystères, n’est-ce pas là une promesse de compréhension et d’ouverture qui nous honore?

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