4 juin 2009

Gros poissons

Je suis enclin à approuver ces mots du poète anglais Keats, même s'il désire l'imposible quand il nous exhorte, quand il nous demande si nous sommes : " (...) capable d'être dans l'incertitude, le mystère et le doûte, en oubliant l'exaspérante quête de la vérité et de la raison."

Nous voulons, nous désirons plus que tout autre chose une certitude, un résultat, une conclusion définitive, sans appel, et rapidement si possible. Est-ce la paresse ou notre volonté de confort qui nous guide ainsi?

J'approuve ces mots de Keats, ai-je dit. Mais une fois engagé dans cette quête de l'insaisissable, est-il possible vraiment de rebrousser chemin? Si nous persistons, peut-on envisager que l'exaspération finisse un jour par s'étioler, tout en ayant conscience qu'en filigranne est conservée la beauté sauvage du mystère irrésolu?

Pêcher dans l'absolue demande de la patience, beaucoup de patience, car le gros poisson mord rarement à l'hameçon.

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