3 septembre 2009

Improvisation comparée...


Prenons deux individus. Nous leur demandons de s'installer au piano et d'improviser devant un groupe de deux cents personnes, choisies au hasard. Le premier ne connaît rien à l'intrument, n'en a jamais joué. Le deuxième a trente années de pratique avec lui et donne des concerts un peu partout dans le monde.

Même sans oreille ni culture musicales, n'importe qui pourra distinguer sans ambiguïté la différence de résultat dans l'exercice. Le premier fera du bruit sans intérêt, à la limite quelques sonorités qui ont du sens. Le second s 'exécutera avec élégance et grâce. Il construira des phrases musicales. Il fera en sorte que l'écoute soit facile et agréable, qu'une harmonie soit décelable. Bref, les deux cents personnes de la salle reconnaîtront une maîtrise certaine dans l'exécution de son improvisation.

À moins d'être parfaitement malhonnête ou de vouloir choquer ses voisins d'écoute, chacun aquiescera et se pliera au consensus final : le premier exécutant, même avec de bonnes intentions et la meilleure des volontés ne produira rien de significatif, musicalement parlant.

Il ne s'agit pas de dénigrer une personne. Mettons tout sentimentalisme de côté. Mettons tout élitisme de côté. Prenons ça plutôt comme une sorte d'expérience scientifique, qui peut se répéter et se vérifier ad nauseam.

Je parle de preuve et d'épreuve. Je parle de connaissance et de savoir-faire.

S'exprimer avec compétence n'est pas donné à tous. Il en va de même pour le dire, la communication et l'écriture. Ce n'est pas parce que nous savons parler et écrire que nous le faisons automatiquement avec compétence lorsque survient le moment d'affirmer une idée ou une opinion à la face du monde.

Tout ne se vaut pas.

"Je dis ce que je pense", entendons-nous souvent. J'applaudis la ferme volonté ainsi que la sincérité, mais dans mon esprit ça n'a aucune valeur en soi.

On ne se tient pas plus près de la vérité, du sens ou de la beauté.

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