23 septembre 2009

Le cerveau malléable

Parlons cerveau entre amis et c’est fou comme notre première idée sera d’abord d’émettre des commentaires sur sa grosseur ou sa petitesse. L’organe noble par excellence se laisse approcher non sans un certain embarras, car, après tout, n’est-il pas le siège de l’intelligence? Et évidemment nous aimons jouer de comparaison, douter de celle de l’autre, mais jamais de la sienne, il va de soi…

Les dernières recherches en neuroscience sont étonnantes. Étonnantes par leurs trouvailles, car ils remettent en question certaines théories qui avaient, somme toute, valeur de dogmes. Une de celles-ci était que le cerveau comporte telles fonctions situées à tel endroit et pas ailleurs. Une autre, encore plus largement admise, stipulait que nos neurones disparaissent en quantité industrielle en vieillissant et qu’ils ne sont jamais remplacés. Perdus pour toujours, ils entraînent une diminution irréversible de nos facultés intellectuelles sans qu’il soit possible d’y remédier.

Mais voilà qu’il serait dorénavant permis d’en douter. Et si vous doutez de ce doute, je vous propose la lecture de quelques livres qui nous parlent de « neuroplasticité » du cerveau. Ce dernier serait beaucoup plus malléable qu’on le croit. Il peut changer et se transformer par lui-même. Il serait capable de se réparer et compenser certaines déficiences. Finalement, il pourrait s’améliorer même en vieillissant.

Donc suggestions : Voyage au-delà de mon cerveau du Dr Jill Bolte Taylor, Ed. JC Lattès. Cette femme est neuroanatomiste et a elle-même subi un accident vasculaire cérébral. Elle raconte son expérience de guérison ainsi que son étonnement face aux possibilités ahurissantes du cerveau droit.

Je propose ensuite le livre de Norman Doidge, psychiatre et psychanalyste, Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau. Ed. Belfond. Dans la préface de ce livre, voici ce que dit Michel Cymes, médecin spécialiste français : « La neuroplasticité offre également de l’espoir à tous ceux qui veulent changer leurs mauvaises habitudes. Car concrètement, ces changements de connexions veulent dire que le cerveau est capable de désapprendre ce qu’il a “imprimé ” et mis en place. Le cerveau répond à un principe, “use it or lose it” — et c’est une découverte récente. Cela signifie qu’un réseau de neurones qui n’est plus utilisé est perdu. Autrement dit, si on sollicite davantage d’émotions positives, celles-ci vont peu à peu remplacer les sentiments négatifs, qui tendront à disparaître. Par exemple, plus on s’efforce de ne pas être de mauvaise humeur le matin en se levant, moins on le sera. »

Intéressant, non?

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