11 février 2011

Les génies, Roger Rabbit et le sens de la vie


Nous sommes entourés de génies.

Pas une journée où je lis une nouvelle manière d’aborder les choses, de régler des problèmes pourtant de plus en plus complexes. Non seulement les génies pondent des idées à une vitesse folles, mais ils nous les restituent à chaque coup enrobées de feux d’artifice, pour que nous comprenions sans l’ombre d’un doute que nous sommes en présence de merveilles. Dussions-nous les adopter sans questionnement, nous serions comblés…

J’entends haut et fort des « il faut faire ceci », des « nous devons faire cela », et le tour est joué. Pourquoi ça n’avance pas? Il n’y a rien qui se fait! C’est pourtant l’évidence!

Tout le monde a sa petite idée sur ce qui ne va pas, et la partage.

Nous disions autrefois que la majorité était silencieuse. Maintenant n’est-elle pas devenue criarde au point que le bruit émis nous transperce les oreilles?

Je me souviens, au bureau, quand je me suis perdu dans ce désert de sécheresse dépourvu de vie, il y en avait que pour les directives, les procédures, les règlements, les politiques. Comme si chaque gestes, paroles, idées devaient être codifiés pour être sûr que la machine fonctionne.

Il y a un monde de gestion qui donne des sueurs froides. Il y a un monde où la raison prend des airs de tyran, où l’organisation a préséance sur tout, en particulier l’être humain, ce monstre d’improvisation et d’imprévisibilité.

"Nous sommes pourvus à satiété de préceptes, de conseils, de suggestions collectives, de slogans et d’idéologies, nous rappelle Jung. Cela vaut peut-être la peine de réaliser pour une fois notre propre nature en dehors de toute contrainte, assumant la pleine responsabilité de notre manière d’être. D’un autre côté, je serais pleinement ouvert aux influences et pressions venant de l’extérieur si elles étaient positives et créatrices. Ce n’est pas le cas, rarement le cas."

J’adopte la position de résistant. Même si j’ignore beaucoup de la vie, que j’ignore tant, en fait, que je ne parviens pas à comprendre pourquoi toute cette frénésie de contrôle et de destruction n’arrive pas à m’influencer négativement.

Si, au contraire je le sais fort bien. Il y a une chose qui me protège. Je suis comme Roger Rabbit qui ne peut s’empêcher de répondre à une suite de toc, toc toc toc, toc.

Il n’y a que l’émerveillement qui peut nous sauver.

      

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