4 février 2011

L'art d'en dire peu


Les réseaux sociaux ont la cote. Le 4 février 2011, Facebook fête son 7e anniversaire avec plus de 350 millions d’utilisateurs répartis un peu partout dans le monde. Twitter n’est pas en reste, ayant franchi lui aussi le cap des 100 millions d’utilisateurs en 2010. Il y a aussi FlickR, fondé en 2004, qui regroupe un nombre croissant de photos à partager, par millions encore. Ce sont les principaux réseaux. Il y en a bien d’autres, moins connus. Et c’est sans compter les multiples forums de discussion en ligne où se rejoint une foule de gens avec intérêts communs. De même que des blogues à l’infini…

Il n’y a pas à dire, nous communiquons!

On se cherche, on s’écrit, on se manifeste, on s’exprime, on échange, on s’expose, on partage, on badine, on baratine, sur tous les tons, de toutes les manières.

Or, les réseaux ne sont pas sans créer certains problèmes.

Dans le journal le Devoir du 30-01-2011, le chroniqueur Fabien Deglise fait mention de trois employés d’une entreprise française qui ont été licenciés après avoir dénigré leur employeur sur Facebook. Il indique aussi que l’armée de terre américaine a lancé un manuel d’utilisation afin que leurs soldats ne deviennent pas des cibles potentielles. Certains appareils de géolocalisation semblent être la nouvelle tendance et sont enchâssés à même les réseaux pour signaler notre présence à tel ou tel endroits. Suffit de faire un « check-in » et le tour est joué, tous nos amis sur Facebook ou Tweeter savent où nous sommes, en temps réel. On comprend les réticences de l’armée…

Les réseaux sociaux ne manquent pas d’intérêt, ni de stimulants et de gratifications. Je m’interroge toutefois sur ce tsunami de données personnelles que plusieurs exposent sans pudeur à propos d’eux-mêmes. Affirmer sa présence  n’a rien de négatif, loin de là, mais lorsque notre égo personnel cherche à tout prix à se distinguer dans notre monde de spectacle, les excès prennent vite le dessus et finissent par se substituer à la « vraie vie ». La surenchère s’organise, promesse de dérapages garantis.     

Se mettre à nu lorsqu’on est laid, c’est s’exposer au ridicule. Il en va de même pour un égo plein de bourrelets ou d’excroissances peu ragoutantes.

Je préconise plutôt l’effacement serein. L’art d’en dire peu, de manière imprévisible. Je prône le « non faire », la démarche insolite, l’effacement de son histoire personnel, non pas dans le but de choquer ou de jouer au plus fin, mais simplement pour se soustraire à la tyrannie du plus grand nombre, à son regard suspicieux et inquisiteur.

Je préconise la liberté, loin du bruit, et la beauté de l’être qui s’exprime tout en nuances. 

1 commentaire:

  1. Ce que j'aime des réseaux sociaux et leur flot d’information, est qu'ils m’aident à aiguiser mon discernement ainsi qu’à exprimer ma pensée de façon simple et plus précise. Il me semble maintenant que je reconnais de mieux en mieux ceux et celles (au travail, en politique, en finances, …) qui utilisent cette langue de bois. Mais, comme tu as raison! Plus souvent qu’autrement…le silence est d’OR. Amitié,
    MA

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