30 novembre 2011

Les mots (4)

Banc :
Le banc est la retraite des pauvres, la demeure secrète et le royaume des insoumis. Lorsque la terre tremble, c’est une assise pour notre désarroi. Le banc existe pour que l’homme exerce son talent de veilleur et amorce sa lente remontée à la surface du monde.

Forêt :
Là où rien ne bouge, là où tout vibre. Là où le silence permet de concevoir des bonheurs et des emportements dans l’écorce du réel. Marcher dans la forêt conduit aux portes du détachement et de la simplicité.

Main :
Condense en un point l’énergie de l’homme. Mieux vaut la tenir ouverte et que son doigté s’exerce. Elle manipule, caresse, soigne, elle est si indispensable, si précieuse et nous l’oublions quand même. Pourtant, elle est juste à portée de main…  

Pluie :
Je veux me pleuvoir et traverser le ciel jusqu’à féconder la terre.

Cerise :
Petit fruit joyeux dans nos bouches souriantes. Sur le gâteau de mon enfance, elle se voulait sauvage et m’accompagnait chaque fois aux abords des sentiers de mes jeux fous. Elle explosait d’orgueil sur tous les sundaes de mes étés.

Vélo :
Extension de soi avec des roues. Il déclenche la permission de nous griser de vitesse sans effort. Il se greffe et se colle si bien au corps que nous finissons par l’oublier, au point même qu’il nous transporte ailleurs inconsciemment. Le vélo fait renaître le ti-cul que nous sommes, si nous l’avons négligé. 

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