18 mai 2010

Le kit de l'effort


Le plus difficile est de partir. Mais avant, de penser partir, puis d’enfiler son kit. L’effort nécessaire, comme je me dis chaque fois.

Ce matin c’est tout de même le bonheur, car le soleil est là, pas trop chaud, le vent tranquille. Le coup de partir, tout de même… De faire fi de l’inertie, de la facilité, de s’asseoir sur son steak.

Les tilleuls en fleurs embaument le début de mon trajet. J’exulte déjà. Leur parfum subtil me monte à la tête. Près de la rivière, je suis ensuite accueilli par une flambée de pommetiers décoratifs. La lumière les enrobe d’un ton rosé qui explose à mon regard.

Puis je commence à trotter après dix minutes de réchauffement. Pas trop quand même, car je ménage les articulations.

L’effort, encore…

Les oiseaux grappillent d’arbre en arbre. Des carouges, bruants chanteurs, bruants familiers. Là, j’entends le chant d’une paruline qui se tient un peu plus loin. La partie est gagnée. Je respire sans effort.

Je respire à nouveau cette vie qui s’éclate tout autour.

C’est la vie et son évidence silencieuse.

Je dois admettre que la nature me fait la leçon. Sa féroce envie de s’exprimer lorsque le temps est venu, lorsqu’un cycle est achevé et qu’un autre arrive, son énergie en latence puis en décollage puis en feu me rappelle que je suis fait de la même étoffe, qu’il y a des jours fastes et d’autres néfastes, mais que jamais je ne dois restreindre cette vitalité en moi qui ne demande pas mieux que de s’exprimer elle aussi, tout bêtement.

Le plus facile, c’est le retour. L’âme à fleur de peau…

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