21 mai 2010

Un pèlerinage au composteur


Après bien des années de bons et loyaux services, nous venons de mettre au rancart notre vieux composteur. Vous savez, celui qui a la forme du casque de Darth Vader dans Star Wars? En plastique brun.

Le nouveau a fière allure aussi : un cube fait de panneaux de bois que nous assemblons nous-mêmes. Il trône au bout du terrain et attend consciencieusement que nous le remplissions pour exécuter sa tâche magique de grand transformateur de résidus et autres épluchures.

Le composteur symbolise gros à mes yeux. En lieu et place d’un long pèlerinage à Compostelle afin de mettre de l’ordre dans sa vie et ses pensées, j’ai déjà songé que nous pouvions prendre prétexte du remplissage dudit composteur pour élaborer une démarche personnelle de nettoyage intérieur. Je pensais alors à une sorte de vidange de tous nos problèmes et anxiétés qui pourraient ensuite servir à engraisser des jours meilleurs.

Nous le savons, nos activités ainsi que notre propre corps produisent des déchets que nous cherchons ensuite à disposer. Rien de plus normal et naturel. Mais qu’en est-il de nos pensées, de nos peurs, de nos attentes, de notre folle imagination? Ne produisent-ils pas aussi quelques déchets dont il faudrait se débarrasser pour ne pas être intoxiqué? Et puis, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme! » Alors?

Alors, recyclons.

Facile d’imaginer un composteur à l’intérieur de soi. Facile de le remplir de ce que nous estimons trop lourd et encombrant à supporter. Au lieu de déverser son fiel sur son entourage ou encore de le ruminer ad nauseam, utilisons l’énergie, transformons-la puis engraissons notre jardin.

Le fiel deviendra miel. Colère deviendra rire.

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