27 janvier 2012

Rire


« Pour un auteur d'ouvrages de philosophie, le principal consiste à croire qu'il déboule tout droit de l'absolu. L'humour crée un décalage alors que le sérieux est pontifical. L'humour conjure la tentation de se prendre au sérieux et d'être pris au sérieux. Dans Le Nom de la Rose d'Umberto Eco, je me sens proche de Guillaume de Baskerville qui lance à Jorge : « Vous êtes le diable, la foi sans sourire, c'est-à-dire la vérité qui n'est jamais effleurée par le doute. » Je me moque d'une métaphysique effrayante par l'impression qu'elle donne d'être lourde. Je voudrais qu'elle soit accessible. Je souhaite que ceux qui me lisent aperçoivent une lumière, découvrent une espérance. Vladimir Jankélévitch dont je fus l'un des assistants, ne cessait de le pratiquer. Quant on rit, on peut entrevoir. Autrement, on s'arrange pour voir. » 
Lucien Jerphagnon


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