18 janvier 2012

Apprendre à apprendre


Apprendre est difficile. Voyez nos enfants qui s’échinent sur un texte à lire, sur des problèmes de mathématique à résoudre. Plus tard c’est un métier à maîtriser, un sport, un art. Apprendre nous déséquilibre et nous fait désespérer de notre ignorance. C’est décourageant, c’est pénible!

Trop long, trop difficile, trop d’obstacles imprévus, les raisons de cesser l’effort d’apprentissage sont multiples. Devant cette évidence, ne deviendrait-il pas alors important d’apprendre à apprendre? Ce serait comme un art de comprendre et d’amenuiser les difficultés de l’apprentissage. Ce serait accepter de contrer l’inertie et une certaine paresse devant l’obstacle à franchir ou le problème à résoudre. Ce ne serait pas juste une question de volonté. Je verrais plutôt une exploration et une acceptation en bonne et due forme de notre insuffisance ainsi que de notre manque à combler.

Une histoire raconte qu’un moine, après lui avoir demandé comment il avait pu traverser l’Himalaya à pied du Tibet jusqu’en Inde pour fuir l’occupation chinoise et trouver refuge, aurait déclaré : « Un pas à la fois. »  Nous avons tendance à oublier que nos entreprises se construisent le plus souvent à petites doses, goutte à goutte, méticuleusement. Et il n’y a pas que le résultat obtenu qui importe, il y a aussi et surtout la persistance, l’envie du mouvement, la constance dans le « tenter quelque chose ». Rarement, en fait, obtient-on le résultat attendu et désiré, ce qui ne devrait tout de même pas brimer l’intention et l’enthousiasme du départ.

Apprendre à apprendre met l’accent sur l’attitude. Elle met l’accent sur l’expérience même d’apprendre qui est en cours. C’est l’art de « se voir aller », de se regarder faire et d’apporter les corrections nécessaires; l’art aussi d’improviser et de corriger notre tir au quart de tour si la situation l'exige. Bien intégré, le tout permet de garder l’esprit jeune et surtout de considérer notre existence entière jusqu’à notre mort comme un exercice d’apprentissage.

Apparaîtra alors, c'est à espérer, le bonheur d'apprendre... 

1 commentaire:

  1. un texte qui porte sur plusieurs pistes de réflexion .... merci

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