23 novembre 2009

"Autour d'un feu"


Une entrevue avec Jean St-Hilaire, ancien critique de théâtre, m'incite à revenir à l'importance du conte. Cette entrevue nous la retrouvons dans le journal Le Devoir du 23 nov. 09. Je reprends les mots de St-Hilaire:"Les anciens, les aèdes, au temps d'Homère, devaient s'exprimer au couchant, autour d'un feu. Les gens ont besoin de se retrouver dans une représentation, tous ensemble, à réfléchir sur un écho donné, sur un mot donné. L'entendre ensemble. Ensemble, ça ne veut plus dire grand-chose, mais ça veut encore dire quelque chose. On est dans la nostalgie de ça."

À la Saint-Jean de cette année, j'étais à Percé sur la plage autour d'un feu à écouter comme une cinquantaine d'autres, adultes et enfants, un conteur-chanteur qui nous a littéralement envouté durant une bonne heure. Nous sentions la chaleur du feu et de ses mots ainsi que la puissance des images qui résonnaient en nous. L'effet était saisissant.

Je laisse la dernière explication à Henri Gougaud, le maître du sujet, puisée dans son Arbre aux trésors: "Les mythes, les contes, les légendes du monde sont au fond de nous comme des trésors d'une caverne prodigieuse. Il serait déraisonnable de prendre à la légère ces divertissements apparemment sans poids. Certains sages d'Orient pensent que l'histoire juste dite au bon moment à la personne qu'il faut est capable d'illuminer qui l'entend, c'est-à-dire de lui apprendre(lui faire goûter) ce qu'aucune explication, aussi intelligente soit-elle, ne saurait dire."

"Il est de fait que dans les contes et les légendes est un savoir inexplicable et pourtant nourrissant, un savoir que je ne peux comparer qu'à la saveur d'un fruit en bouche. Les fruits nourrissent, et en plus ils sont bons, ils font jubiler les papilles. Les contes et les légendes sont exactement comme des fruits, tout aussi innocents, tout aussi nécessaires."


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