1 octobre 2009

Complots tous azimuts

D’emblée je suis porté à croire que la réalité demeure, tout compte fait, plutôt prosaïque. Les faits bruts sont bruts. Terre-à-terre, net, fret, sec… Je ne dis pas sans intérêt. Je dis que la réalité matérielle marquée de millions de faits concrets garde une ampleur estampillée du sceau de la simplicité. Je suis bien conscient que mon impression n’explique pas tout. Je suis porté à croire, c’est tout.

Ce faisant, pensée, imagination et émotion prennent alors le relais pour renvoyer les choses à notre hauteur, si je peux dire. Et si ces facultés purement humaines macèrent dans le délire, la peur et l’absence de scrupule, faut-il alors s’étonner que la hauteur en question frise le ras la pâquerette ?

Il m’arrive même de penser que l’être humain préfère une croyance sans équivoque envers les pires calamités, les fins du monde juste là près de nous, plutôt que de supporter l’incertitude de l’avenir, plutôt que de supporter le doute et l’obligation de construire sans cesse notre vie ensemble sur terre.

D’où les complots, les conspirations, les rumeurs qui prolifèrent dans l’opinion publique et plus particulièrement sur Internet.

Ces jours-ci la pandémie de la grippe A (H1N1) stimule l’imaginaire débridé de bien des « connaisseurs » qui prévoient un génocide organisé par les compagnies pharmaceutiques pour s’en mettre plein les poches. Le tout chapeauté par nos gouvernements, il va de soi. Le vaccin proposé aurait même été contaminé ! Ce qui, bien sûr, va à l’encontre des compagnies en questions qui veulent vendre à plus de gens possibles, le plus longtemps possible. Un détail, faut croire… (Voir à ce sujet La Presse du 30 septembre p. A5 ainsi que « Les carnets de Yanick Villedieu » du 16 sept 2009 à Radio-Canada.ca)

Dans le rayon des complots bien torché, il ne faudrait surtout pas oublier ici celui du 11 septembre 2001. Tout a été dit. L’affaire réglée. Dans l’art de se tirer dans le pied, on ne peut faire mieux. Les Américains ainsi que la Juiverie internationale ont tout savamment orchestré afin de justifier des frappes préventives au M-O et y puiser son pétrole. That’s it, that’s all !

On a que faire des faits. Trop ternes. Trop simples. Trop vrais ? On veut du sang, des énigmes, des sociétés secrètes, des complots sophistiqués, des puissances occultes travaillant dans l’ombre. On confond roman d’horreur et réalité.

Avons-nous tellement besoin de voir des complots (ou des miracles, des apparitions,etc.) partout ? Pouvons-nous ainsi nous demander, à bon droit, ce qui manque tant à l’homme pour sauter si rapidement aux premières conclusions venues ? Question de paresse ou d’infantilisme ?

Personnellement, je crois que les vrais miracles passent toujours inaperçus. Et les vrais complots sont la plupart du temps rapidement démasqués. Je me pose finalement cette question impertinente à savoir, pourquoi cherche-t-on si ouvertement à imposer des réponses par la seule force de notre conviction ?

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