2 octobre 2009

Le serpent du rêve
























Les rêves m'étonneront toujours. À un point tel que je note soigneusement depuis des années ceux qui ressortent du lot. Qui me parlent davantage.

Les rêves sont universels (nous dormons, nous rêvons). Constatation simpliste, vous me direz ? Alors, dites-moi aussi pourquoi s'attarde-t-on si peu à ce qui semble le plus naturel chez l'homme, chez tout homme ?

Le fait est que nous n'en voyons pas d'utilité immédiate au sein de nos vies. À quoi ça sert ? Folie, élucubration, imaginaire débridé ! Nous avons bien d'autres chats à fouetter. Pas de temps à perdre ! Il faut d'abord et avant tout apprendre à "gérer" nos vies. Certains affirment même qu'ils ne se rappellent jamais de leurs rêves.

C'est pas sérieux, donc inutile, et on efface tout...

Permettez-moi d'en douter !

"Il y a un serpent qui émerge tout à coup de nulle part. Il est en face de moi, menaçant. Je ne bronche pas, je tiens le coup, puis en me penchant doucement, je me mets à lui caresser la tête pour le calmer. Il me fait alors un beau sourire -- comme seul un serpent peut le faire --."

"Encore dans le rêve, je me fais la réflexion suivante : si je vire à l'envers les deux syllabes du mot ser-pent, cela me donne le nouveau mot "pen-ser". Et si je calme mon "penser", j'adoucis alors ma peur et mon angoisse par le fait même."

Je ne crois certainement pas que la préoccupation de notre propre santé mentale soit une perte de temps. Angoisse, anxiété, perte de sens, sentiment de ne rien maitriser sont de toute vie. Si ces états envahissent continuellement notre esprit et sur une trop longue durée, la partie risque d'être difficile, voire tragique. Pour en venir à bout, on privilégie le coup de massue. La prise d'antidépresseurs ou d'anxiolytiques semble dorénavant la norme et je serais surpris de connaître le pourcentage de ceux et celles qui ne se droguent pas autour de nous. Car il s'agit bien de drogues, même si elles sont licites.

Je déplore que la maîtrise de notre "serpent à sornettes" intérieur soit rarement envisagée. Je crois que moins nous y faisons face pour le calmer et, qu'au contraire, plus nous cherchons à lui trancher la tête afin de l'annihiler complètement, plus il prend de la force et empoisonne avec son venin l'entièreté de notre vie.

Comme dans la mythologie grecque avec Hercule cherchant à tuer l'Hydre de Lerne.

Le monstre, rappelons-nous, possédait plusieurs têtes dont l'une immortelle. Et lorsqu'elles étaient tranchées ses têtes se régénéraient doublement.

Pas de quoi se réjouir.

À moins, peut-être, d'envisager l'utilité d'écouter nos rêves... et d'amadouer le "ser-pent".

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