14 octobre 2009

Rivière de la poésie

"On ne sait pas ce qu'est la poésie. On sait juste que c'est donner son sang aux anges qui passent"
Christian Bobin, Une bibliothèque de nuages.



La ville de Trois-Rivières a le gros orteil plongé dans le fleuve Saint-Laurent et la tête appuyée sur la Saint-Maurice. Aussi bien dire une ville d'eau. Mais elle cache aussi une particularité unique.

À Trois-Rivières les murs des maisons et des édifices ont des oreilles, et aussi des bouches. Et quand des murs viennent qu'à parler, c'est que quelque chose d'important se passe. Un Festival International de la Poésie, par exemple...

J'ai parcouru la "capitale de la poésie" pour sa 25e édition et voici un petit compte rendu de ce que nous pouvons lire un peu partout sur des affiches placardées à plein d'endroits judicieux de la ville.

"Tant que j'étais là près de toi - Dans cet habitacle - Je tenais l'éternel."

"C'est une langue qui n'existe pas encore - Celle dans laquelle se parlent les amoureux - Et qui fait qu'à cet instant nous comprenons."

"Qui ne s'est pas une fois dénudé en face de la mer - Ne sait pas ce qu'est d'aimer sans masque."

"C'est dans ce nid de froment et d'étoupe que je me recommence."

"Toi et moi, îles dans la ville, sous la pluie, mis au monde."

"Une seule caresse d'elle levait un voilier d'outardes dans mes jambes."

"Vous allez à la vérité par la poésie et j'arrive à la poésie par la vérité."
Joseph Joubert (Carnets t.2, p.495, nrf/Gallimard, 1994)



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