23 octobre 2009

"Into the Wild"


"Non les braves gens n'aiment pas que / L'on suive une autre route qu'eux"
Georges Brassens


Dans son merveilleux film "Into the Wild"(Vers l'inconnu), Sean Penn raconte l'histoire d'un jeune homme qui, après ses études universitaires, décide de tout quitter pour tenter l'aventure et aller s'installer dans la grande nature en Alaska. Tiré d'un fait vécu, cette histoire nous dévoile les différentes péripéties qui conduisent l'individu à délaisser parents, amis et amours possibles rencontrés sur la route. Il brise tout lien et bientôt il se retrouve seul dans un camp rudimentaire dans son Alaska mythique. Son seul désir est alors de ne faire qu'un avec la grandeur, la beauté, la vérité et le silence de la nature. Il devient une sorte d'ermite. En manque de nourriture, il cueille un jour des fruits toxiques qui l'empoisonnent. Il cherche à s'en retourner vers des secours, mais il en est incapable. Son paradis se change bientôt en enfer. À la toute fin, il note dans un livre cette phrase lourde de sens : "Le bonheur n'existe que s'il est partagé."

Comment concilier partage (de bonheur, d'intérêts, de vérités, etc.) avec l'autre tout en ne renonçant pas à sa vrai nature et à aller au bout de soi pour se réaliser pleinement ? Un pont est à faire, mais comment ? Est-il seulement possible ? Cette poursuite d'authenticité et d'idéal est-elle soluble dans le bouillon gras de la société, peut-elle se fondre harmonieusement avec elle ?

Je pense que non. Mais il faut persister, quoi qu'il arrive...

Lorsque nous avons le sentiment de toucher, ne serait-ce que partiellement, une vérité ou un sens à cette vie, le réflexe normal n'est-il pas d'en discuter et le partager avec l'autre qui nous entoure ? Mais est-ce que le fardeau d'être entendu et compris incombe uniquement à celui qui communique ?

Je n'ai pas de réponses à ce questionnement.

Nous pouvons être très sévères et critiques envers nos proches, nos amis. Mais peut-on les obliger à nous comprendre ou à se mettre constamment à notre place ? Nous devons clarifier, partir de leur connu. Vient cependant un temps où un arrêt doit se faire au risque de perdre, de tout perdre de ces liens. Car nous ne sentons aucun effort.

À certains moments, la solitude me semble un passage obligé...

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