4 août 2009

L'oeil américain


La première fois que j'ai lu ou entendu l'expression "avoir l'oeil américain", je me suis dis à la blague qu'elle signifiait sans doute la capacité étonnante que possèdent beaucoup d'Américains à trouver aisément un "stand à patates frites" ou un restaurant "fast food" dans un rayon de vingt kilomètres, peu importe l'endroit dans le monde, lorsqu'ils sont en appétit.

C'est Pierre Morency, dans un de ses magnifiques livres, qui m'a démontré ce qu'il en retournait vraiment.

"Avoir l'oeil américain n'est-ce pas jouir de l'habilité qui nous fait entendre ce que nous écoutons, qui nous fait voir ce qui est derrière quand on regarde devant ?"

Comme il le mentionne aussi :"C'est avoir le regard scrutateur, qui ne laisse rien passer, capable de détecter le moindre détail."

Je rajouterais dans la même veine que c'est l'habilité à se fondre dans la nature, à avoir les yeux et les oreilles tout le tour de la tête, à déceler tous ces petites choses qui échappent de prime abord au promeneur distrait.

Avoir l'oeil vif et exercé.

J'ai découvert après coup que l'expression provenait de l'écrivain Fennimore Cooper, l'auteur du "Dernier des Mohicans".

"Il avait l'air de regarder devant lui, mais il ne ratait rien de ce qui se passait sur les côtés, pour répérer les ennemis ou les animaux tapis dans la forêt."

L'oeil américain est-il envisageable si le défaut de silence, de se taire et d'observer contient toute notre façon d'être ?

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