20 avril 2012

Les mots (8)


Balle :
Je suis un enfant de la balle, né dans un monde de comédie et de jeux où tout ce qui était rond je m’amusais à le lancer, le botter, le frapper. Plus tard, j’ai appris à jongler, et la balle encore m’a entraîné dans un monde aussi inutile que merveilleux. Je me suis moi-même arrondi depuis lors. J’ai pris la forme, je m’élance et roule. La balle demeure difficilement en place. La balle est l’âme de l’homme.  

Chat :
Mystère de poil en faïence de paresse de libre présence de sommeil de jeux de folie d’humeur en recherche de proies de caresses de tournures d’expressions soudaines d’étonnements propres et uniques incompréhensibles sauvage de gouttières de queue perché tout là-haut. Le chat nous fait une magnifique démonstration de l’art de s’approcher ou de se méfier de l’homme et de sa raison.

Bouche :
Tout vient de là. J’essaie d’imaginer un monde sans bouche où nous pourrions nous nourrir malgré tout. Impossible. Par cet orifice entre l’essentiel d’une continuité à la vie, par cet orifice sort l’essence de ce que nous sommes et donnons à la vie. La bouche est un égout. La bouche est une fontaine. De la bouche émane le bruit, de la bouche l’esprit s’illumine.  

Épice :
Impression subtile de délice. Comme une note de bon goût dans la symphonie que nous cuisinons. Rehausse, transforme. Épice se conjugue avec l’art, la mesure, la minutie. Épice nous transporte sur sa route de la connaissance de l’autre.

Jardin :
Dans un jardin pousse l’extraordinaire, une vie miraculeuse émergeant de rien. Ce rien, c’est la terre. C’est le petit monde des lutins et des gnomes, des fleurs volantes et des fées clochettes qui nous désennuient des mécaniques peu subtiles qui envahissent notre territoire. Le jardin s’offre comme dernier rempart à la lenteur silencieuse du bonheur simple.

Voyage :
Balade du corps ou périple de l’âme? Forme notre être s’il raffermit notre doute. Les voyages nous dévoilent l’autre dans sa différence et parachève la démolition de notre indifférence. Nous entamons un voyage toujours comme un retour à soi : partir pour revenir autre.

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