14 août 2011

Chose


Je ne suis pas seul… Encore une fois, elle me fait des clins d’œil, me donne de légers coups de coude : « va marcher, va à la rivière »! La chose voit juste. Au bout de quelques minutes, un relâchement s’installe, un peu comme avant de s’endormir alors qu’images et sentiments profonds percent la routine du jour et son train-train raisonnable.

Regarde, aime, bénis!

Je croise mes deux vieilles branches qui courent encore. Ils font au moins 150 ans de vitalité à eux deux. Nous nous sourions.

La longue haie d’églantiers me salue au passage. J’ai peu à leur offrir en échange de leur parfum. Ma sueur, de ma chaleur humaine? Plus loin, c’est au tour des hémérocalles qui se dandinent sur un talus escarpé. Je comprends alors que la présence des fleurs m’est essentielle et que mon existence serait bien terne sans leur compagnie.

Je jette un regard sur l’eau. Un huard se promène tête retroussée, au-dessus de ses affaires. Tout à coup il plonge, comme tiré par un ressort. Je me demande s’il ne perçoit pas avec les pattes sa nourriture sous lui. L’idée me vient alors de l’imiter avec mes pieds. Percevoir avec les pieds, pourquoi pas?

Je croise une mère qui fait son jogging tout en poussant le carrosse de son bébé. Je croise des enfants à la recherche de grenouilles en bordure de la rivière. Un peu plus loin, je remarque un homme d’un certain âge qui tient une mandoline dans ses bras et regarde devant lui. Je tente une approche, mais je vois qu’il ne bronche pas. Il semble perdu dans ses pensées. J’aurais aimé l’entendre; une mandoline, quand même…

Je reviens sur mes pas. Chose avait vu juste, en effet.

Elle est remarquable de justesse lorsque j’acquiesce!      


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