23 août 2010

"Courir, c'est tomber"


Loin des distractions sophistiquées d’aujourd’hui avec ses ordinateurs, X box, I pod et autres technos, mon enfance des années soixante se résumait surtout en des jeux physiques ou "de table ". Hockey, balle, ballon et jeux de cartes ou de dés, par exemple, comblaient nos temps libres et agrémentaient nos vacances d’été et d’hiver.
Je me souviens de mes trois verbes d’action préférés : courir, sauter, grimper. Surtout courir. J’avais les jambes, si je peux dire, et je m’en servais constamment pour m’élancer et voler d’un endroit à l’autre, car il n’y avait pas de temps à perdre, le jeu étant affaire sérieuse.

Courir donc. Toujours plus vite et sans effort, en poussant la machine juste pour voir, juste pour jouir de la résistance de la terre. J’ai encore ce goût dans les jambes et il m’arrive de pousser une petite pointe de vitesse de temps en temps pour éprouver ma mécanique, même si l’usure a pris place de manière irréversible.

Marcher est naturel. Courir, je ne sais pas. Ou je ne sais plus…

J’ai cet article de la revue L’Actualité (septembre 2010) devant moi qui me signale que « courir, c’est tomber ». On parle de Nicholas Romanov, docteur ès course, et auteur de la méthode Pose décrivant la technique qu’il a mise au point. Courir, selon lui, n’est pas naturel. C’est une technique à apprendre pour ne pas se blesser et taxer inutilement notre structure squelettique.

« Le principe est simple, peut-on lire. Le corps bien droit, en équilibre sur un avant-pied, le genou légèrement plié, on se laisse tomber vers l’avant (la position Pose). L’autre pied se pose d’instinct sur le sol, rattrapant le corps sous son centre de gravité. Mais avant de mettre le deuxième pied à terre, on doit soulever le premier. Il faut se remettre le plus rapidement possible dans la position Pose, car c’est à partir d’elle que l’on tombe. »

J’arrive de tester la méthode, du moins ce que j’en ai compris. Et vous savez quoi? Ça marche! À un moment donné, je voyais mon ombre devant moi et elle semblait très à l’aise, ce que je n’ai pas manqué de lui souligner… Elle tombait, se rattrapait, tombait, se rattrapait, chaque fois sur l'avant du pied et non le talon.

Vous savez quoi aussi? Je sens une vérité. J’ai l’intuition qu’une transposition peut s’appliquer à la vie qui, nous le savons tous, ressemble souvent à une course effrénée…

Tomber (laisser tomber) puis se rattraper et encore tomber sur le bout des pieds, pour mieux repartir avec moins d’effort, plus de souplesse, sans se blesser inutilement.

Genre.

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