11 mars 2011

C'est sérieux là!

Je n’en reviens pas encore. J’ai pu voir de mes propres yeux un fait rarissime!

J’étais à la pharmacie, en attente d’être servi, lorsque j’ai surpris cette professionnelle de la santé en train de chanter puis rire en compagnie d’une autre professionnelle de la santé. Elles déconnaient en travaillant. Voyez-vous ça!  Non pas à l’abri dans un quelconque bureau anonyme, mais devant public, moi en l'occurrence.

J’ai esquissé un sourire dans sa direction, et je sais qu’elle m’a vu.

J’aurais voulu lui dire que j’ai trouvé ce moment exquis. Rien que ça. Puis j’ai songé à plusieurs années passées au travail où je déployais des trésors d’imagination afin d’aider mes confrères et consœurs de bureau à prendre un peu de recul devant des problèmes rencontrés, un recul serein et empreint d’humour. C’est tout ce qui m’importait.

Se prendre ou ne pas se prendre au sérieux. That is the question! Je suis persuadé que l’âme humaine, son essence est d’un naturel joyeux, persuadé qu’elle est aimable et pénétrée à ras bord d’une douce énergie. Mais voilà, elle est confrontée le plus souvent à la froide raison, au calcul bureaucratique, aux technocrates, à l’opinion publique toute puissante, au droit et, last but not the least, au dénigrement constant des apôtres de la perfection et autres adorateurs de pureté et de sécurité absolue. Assez pour assommer une joie de vivre…

On vous surveille! Prendre l’autre en défaut, le démolir, le faire chanter et le ridiculiser semble quasiment la norme. Voyez les WikiLeaks, les QuébecLeaks. Voyez les petites vidéos assassines sur Youtube. Les médias populaires en redemandent!

C’est sérieux la vie. Quand on pense à tout ce qui peut nous arriver de terrible! Alors, on exige de la rigueur, de l’assainissement, les accidents sont impardonnables, les coupables partout.

Bref, nous avons peur. Nous avons peur de la mort et cette obsession, car c’en est une, a fini par contaminer la vie. Nous avons donc peur de la vie, son incertitude et de ses coups du sort. Nous avons une peur malsaine de la folie, du rire, de la spontanéité, du laisser-aller, de l’absence de cadres rigides, des microbes et de l’inconnu. Nos religions ne sont pas mieux nanties. Que de gravité, de dogmes rigides et de « bonshommes sept heures »!

Alors si vous assistez en direct à une manifestation spontanée de folie douce chez des adultes au travail, dites-vous que ce sont des héros et héroïnes que vous venez de surprendre. Ce sont des exemples à suivre.

S.v.p., ne les montrez pas du doigt. Ne dénoncez pas ce qui pourrait vous sauver!  

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