15 décembre 2011

Les mots (5)

Escalier :
Spécialiste de l’ambigüité. Nous aide à mieux comprendre les opposés : parfois nous montons, parfois nous descendons. Si la science nous intéresse, voyons dans l’escalier cette unique raison d’être de nous faire éprouver la loi de la gravité sans nous blesser… 

Feu :
Où loge le feu avant qu’il advienne? Mystère. Dans le foyer, circonscrit, maîtrisé, il est le bon génie de la chaleur et de la lumière qui ensorcellent. Laissé à lui-même, il personnifie le destructeur. Qui contrôle le feu maîtrise l’être.

Montagne :
Envers de la platitude, du pareil, de l’égal. La montagne nous renvoie à notre propre grandeur lorsque nous la contemplons. C’est pourquoi nous cherchons à la grimper pour nous dépasser.

Yeux :
Comment nous verrions-nous… si nous n’avions pas d’yeux? Serions-nous des êtres d’une autre planète? Dans les yeux se loge la profondeur de bien des océans, et leur beauté et leur brillance annoncent toutes les splendeurs des autres mondes.

Neige :
Le lait de mes hivers. Lumière floconneuse de toutes les couleurs caressant les reins de la terre. Entité silencieuse à l’esprit magique du nord perdu. Derrière le calme, derrière la contemplation se trouve une couverture de neige qui ralentit la course ahurie des désirs insatiables.  

Or :
Un luxe de lumière d’or ruisselle sur ses épaules… Fascination et débordements... Est-ce que l’or rend fou? Je l’ai déjà cherché dans une rivière et l’eau, ratoureuse et secrète, m’a conduit vers un trésor caché au centre de l’être.     

Parole :
N’a de valeur réelle qu’issue de la densité du silence. Dans le cas contraire, elle n’est que bruit de bouche accroché à la rumeur ambiante, aux dépôts à la mode, à la mémoire morte et aux croyances absurdes et figées. Aussi bien dire qu’il vaudrait mieux apprendre à se taire plutôt que de l’utiliser de si piètre manière.  

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