21 septembre 2011

Fanfaronnade

Il y a ce petit homme, pas plus de trois ans et peut-être quelques poussières : trois ans, trois mois, trois semaines, trois jours… Il joue sur la terre avec de petites autos en traçant des chemins avec ses doigts comme il l’avait vu faire par ses frères et sœurs. Il s’amuse. Il ne craint rien puisque sa mère est là, tout près, dans la maison, juste de l’autre côté de la clôture qui entoure son terrain de jeu. Deux grands érables le protègent du soleil qui se fait ardent en cette belle journée d’été.

Jusque-là tout va bien. Tout à coup le petit homme entend comme un grognement sourd dans le lointain. Il tend l’oreille, cesse de jouer. Des bruits de tambours! Une musique éclate ensuite quelques instants puis se tait. Les tambours continuent de marteler l’atmosphère au rythme des dizaines de fanfarons qui avancent comme des pantins mécaniques.

L’enfant prend peur. Ces tambours approchent pour venir l’assommer puis le transporter loin de la maison, loin de sa mère. Ces tambours-là sont des êtres maléfiques qui tuent!

Le petit homme pleure de toutes ses larmes. Il crie et veut rentrer, la tempête fait rage. Sa mère finit par l’entendre et sort tranquillement de la maison. Elle le prend dans ses bras pour le consoler.

La fanfaronnade s’éloigne, ses bruits de tambours, ses éclats s’effritent. La peur s’envole elle aussi.

Depuis ce jour, le gamin sait distinguer la véritable musique, celle qui réconforte, des prétentions de l’autre, celle qui assomme.

On ne dérange pas de son jeu sacré un petit homme de trois ans et quelques poussières…


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