7 avril 2011

Le berger de l'Être


« Le vivant, animal ou humain, apparaît dans l'étant [c'est-à-dire le donné banal, usuel et disponible]. Sous cet angle, l'homme est un étant parmi d'autres. Mais cela suffit-il pour penser l'essence de l'homme dans sa provenance? Non, dit Heidegger, car l'homme a le langage pour abri et doit répondre à la revendication de l'Être. La manière humaine d'être est ce qu'il appelle l'ek-sistence : il déploie librement son essence en tant qu'éclaircie de l'Être. Cette éclaircie est son monde. Certes l'homme s'expérimente comme personne ou comme sujet, mais sa dignité, sa grandeur est ailleurs, elle est dans l'extase devant la vérité de l'Être. C'est là qu'il est jeté. Il n'en décide pas. Son destin est de veiller sur la vérité de l'Être. Bien qu'il s'en tienne toujours, d'abord, à l'étant, il est le berger de l'Être. » 

Question III et IV , éd. Gallimard ( in site internet idixa. net)

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