6 avril 2011

L'acupuncture pour les nuls


Tout le temps, je me pose les mêmes questions : comment diable ça fonctionne, comment est-ce possible?

La première fois, je me suis rendu à mon rendez-vous juste après m’être tapé une douzaine de parties d’échecs en blitz avec un ami. Blitz veut dire ici des parties de cinq minutes chronométrées avec un pendule. Blitz veut dire vitesse, concentration intense, donc stress à son degré le plus déraisonnable, qui rend fou, ou presque.

J’étais donc tendu comme un cordon de sécurité autour du lieu d'un attentat lorsque je m’installai sur la couche pour accueillir ces petites aiguilles toutes mignonnes sur l’étendue de mon corps. On m’avait dit le plus grand bien de l’acupuncture. Je n’en doutais pas, mais j’étais dans l’expectative. Ouverture et curiosité, je me disais. Je me souviens en particulier d’une aiguille plantée dans le poignet ou la main et qui travailla très fort si je me fie à son acharnement à me creuser une vrille de douleur. Je le mentionnai à la thérapeute. Signe de grand stress, qu’elle me dit. Tiens donc!

Quand j’y retourne, c’est pour différents maux et problèmes qui vont et viennent. Je me fais humble, à l’écoute et aux bons soins de mon thérapeute. Je m’abandonne sans chercher à comprendre. Et ça marche!

Une proche connaissance me raconta avoir consulté un acupuncteur suite à un gros problème de constipation. Elle était enceinte. Elle se rendit à son traitement, le premier et unique. En sortant de la clinique l’effet escompté se produisit sans crier gare, et c’est de peine et de misère qu’elle eût juste le temps de mettre les pieds dans sa maison pour exprimer son profond soulagement…

J’ai demandé à mon « piqueux » quel fut le résultat le plus éclatant d’un traitement qu’il a déjà donné. Il me parla d’un couple qui essayait désespérément de faire un enfant. Les deux personnes subirent en même temps un traitement. Un seul suffit. La dame tomba enceinte subito presto. Que dire? C’est l’effet placebo, une intervention divine, un pur hasard? Je veux bien, mais pourquoi ne serait-il pas plus simple d’y voir le résultat d’un traitement efficace qui a fait ses preuves à travers les âges — depuis 5000 ans selon la tradition, 2000 ans selon les textes —?

Ça n’a pas de sens, disent les sceptiques et les scientifiques matérialistes purs et durs. Évidemment, si l’on considère l’humain comme une poche de terre animée par un ordinateur il y a lieu de s’interroger. Pourtant,  nous mentionne David Servan-schreiber dans son livre Guérir : « Dans les dix dernières années, les progrès de l’imagerie du cerveau en action ont démontré que la stimulation par les fines aiguilles d’acupuncture contrôle directement des régions clés du cerveau émotionnel. Une séance d’acupuncture aurait une influence directe sur l’équilibre entre les deux branches du système nerveux autonome. Elle augmenterait l’activité du parasympathique, le frein de la physiologie, aux dépens de l’activité du système sympathique, l’accélérateur. Elle favoriserait la cohérence du rythme cardiaque et de façon plus générale, permettrait de ramener le système à l’équilibre. »  

Suffisant pour convaincre ces mêmes sceptiques? Jamais. Comme nous dit l’auteur Louis Dumur dans ses Petits aphorismes : « Le souvenir des plus cruelles souffrances morales ou physiques est moins désagréable que celui de minimes piqûres de l'amour-propre. » 
  

1 commentaire:

  1. Je découvre votre blog après avoir fait une recherche sur Shams de Tabriz. Je me délecte actuellement de la lecture de "Soufi mon amour". Je parcoure votre blog avec plaisir, merci pour le partage.

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