18 juillet 2012

Les mots (9)


Oreiller :
Nous reposons sur l’oreiller à l’aube de toutes les vérités. Niche à mystère, des mondes sans fin s’y engouffrent. Cet oreiller de plumes transforme en oiseau l’être onirique, un autre recueille les plus touchantes des émotions. Un dialogue avec notre oreiller vaut mille monologues avec un psy… 

Rue :
Dans la rue, la vie commence. Le carré de sable, c’est pour s’amuser… La rue conduit vers ailleurs, l’ailleurs au creux de soi, et en soi nous parcourons les ruelles de l’âme à l’affût des désirs cachés et des ambitions inavouées. Toutes les rues du monde cartographient des territoires à conquérir.

Merle :
Son chant est louange au printemps : chante, merle, chante! À l’aube, lorsque tout est silence, il annonce la lumière. Au crépuscule, il glorifie le calme du repos. Nous sommes des merles, le savons-nous?

Guitare :
J’avais passé un accord avec elle. Elle chanterait mes joies, mes peines, collée contre mon corps, à portée de doigts. Sur chacune de ses cordes glissèrent des milliers de mots imprononçables, sur chacune de ses cordes jaillirent la délivrance, la vibration intime du non-dit.

Nez :
Seul au milieu du visage, tu renifles le temps, la chair et les parfums du monde. Tu es seul, mais tu as du pif. Tu vois l’invisible, ce n’est pas rien. Tu es mon préféré, tu es la partie émergée de la grande profondeur intuitive de l’être. Je te veux subtil et fin.

Tomate :
Il ne faut pas lancer la tomate, elle est « pomme d’amour »! Plutôt faut-il rougir en sa compagnie en la tâtant, en la humant puis la croquer et savourer sa chaire délicieuse. Une tomate par jour nous éloigne de la bête déprime.

Étoile :
Il y aurait une étoile dans le ciel pour chaque personne ici-bas, dit-on. Si elle attend la nuit pour se révéler, il faut se garder de l’oublier. Jamais elle ne disparaîtra. Elle se laisse désirer pour mieux nous guider lorsque notre lumière personnelle termine de nous éblouir.   

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