8 mars 2010

Guides

J’ai toujours peine à contenir cette pulsion qui m’enjoins à embrasser corps et âme l’univers éperdu de ces deux folles : nature et culture. Je me munis de guides puis m’élance. Je m’abandonne comme un enfant émerveillé qui questionne de tous ses sens des mondes sans limites, se gardant bien de les juger, s’évertuant à les aimer simplement. Sinon je me fatigue…

Nous sommes choyés au Québec de pouvoir être accompagné de maîtres en la matière. J’ai en tête les noms de Pierre Morency, Serge Bouchard et Robert Lalonde. Je reviens constamment à ces trois piliers. Ils viennent restituer avec art, passion et précision ce qu’ils éprouvent et que je n’arrive pas moi-même à exprimer. Cette grâce leur appartient.

Ils sont pour moi des cordes qui m’aident à me relier au monde. Ils sont des cordes solides auxquelles je m’attache lorsque me vient aussi l’envie d’aller explorer quelques cavernes ou grottes dans les entrailles profondes de ma folie intérieure.

J’aime sentir le moelleux de ma terre, mais j’aime aussi sa dureté et ses sursauts de colère. Ces émotions troubles m’invitent à accepter ses habitants, obscurs naufragés qui ne demandent pas mieux qu’à comprendre ce qu’il leur arrive.

J’aime d’un amour profond ces êtres qui ne s’avouent pas vaincus, qui explorent les lieux de beauté et pataugent sans prétention dans la mare des dédaignés.

Ces écrivains mentionnés en sont. Ils ne craignent ni le monde, ni ses manifestations, et nous exhortent à l’exploration et la compréhension. Ils nous tendent la main pour les aimer avec passion, sachant pourtant que bien des énergumènes les méprisent sans même se donner la peine de les embrasser pour mieux les voir.

Nous avons bien besoin de guides.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire