10 mai 2013

Qu’exiger de plus?

J’entends l’oiseau qui chante sous la ramure.
Il égrène quelques perles de lumière
Pour le passant qui s’en réjouit.
Qu’exiger de plus de la vie?

Un homme et une femme s’embrassent près de leur petit qui dort. Un individu écoute un proche attentivement. Ils sont assis tous les deux sur un banc dans un parc, ils cherchent à se comprendre, à s’aider peut-être. Des oiseaux se nourrissent des graines que leur apporte tous les jours un vieil amant de la nature.

Ne mésestimons-nous pas de tels gestes devant le dieu que nous honorons, les croyants trop humains donc imparfaits et indignes d’être vus?

Nous courons plutôt, il faut bien le constater, après l’action d’éclat, ce geste monumental qui sauvera le monde, cherchant ainsi, le croyons-nous, à nous garantir un regard d’approbation d’un dieu si loin de nous. N’attend-il pas, en effet, quelques prodiges qui lui ressemblent?

Mais s’il ne demandait après tout que l’innocence? Et s’il ne demandait qu’un cœur bienveillant malgré les affres de la vie? Et s’il ne demandait que d’être simplement heureux, ici maintenant? Et s’il était si près de nous que de seulement le chercher serait s’en éloigner?

Ainsi, peut-être que si nous écoutions, pourrions-nous l’entendre nous chuchoter à l’oreille : « Je ne veux pas que tu m’impressionnes, je ne veux même pas que tu chantes mes louanges en prétendant me connaître, en prétendant à l’intimité avec moi. Je ne veux surtout pas que tu agisses en mon nom, car que connais-tu vraiment de ma volonté? Il te suffit d’accorder la tienne à tous ceux qui gravitent autour de toi, sans les juger. Il te suffit d’aimer tendrement tes proches, les écoutant, les observant sans nuire à leur manière d’être. Ne serait-ce pas là le plus grand don que tu pourrais leur offrir? »

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