17 septembre 2010

Faire le plein de sens


Un proverbe de la sagesse orientale nous dit ceci : « Lorsque tu es pressé, fais un détour! »

Je ne sais pas si je le comprends bien ce proverbe. Est-ce qu’il veut dire de ne pas nous précipiter alors que la colère ou l’impatience nous incite fortement à pratiquer le contraire? Je le pense…

Maintes fois, il m’est arrivé de ralentir et même de stopper volontairement le cours des choses afin d’observer ou de contempler cette part de réalité qui s’affichait dans ma vie. Maintes fois, je crois y avoir gagné au change.

Ralentir, réduire son train de vie, s’arrêter pour réfléchir et méditer, moins s’encombrer, rechercher le silence, se simplifier la vie, tout ça n’est pas très vendeur, je le reconnais. D'ailleurs, tout ne nous incite-t-il pas à pratiquer le contraire, à consommer par exemple le plus possible d’objets désirables en un moindre temps afin, dit-on, de nous tenir à jour, d’être à la hauteur face aux autres, face à la société. Nous ne voulons pas être pris en flagrant délit d’ignorance alors que le simple bon sens devrait nous dicter d’arrêter pour réfléchir un tant soit peu à la direction que nous prenons.

Chaque jour je m’efforce de ralentir, non pas pour tomber dans une passive oisiveté à l’abri du stress ravageur, mais pour observer davantage et mieux, affiner ma perception, découvrir des liens précieux entre les êtres, entre les événements et ainsi ne plus juger ou sauter sur des conclusions rapides.

Chaque jour je marche pour faire le plein de sens au lieu de courir à droite et à gauche à la recherche de réconforts factices à un supposé mal de vivre.

Je ne saurais dire tout le bien de la marche, seul, en silence, loin de tout bavardage. Selon les Amérindiens, notre vie entière, chaque péripétie qui la compose serait inscrite à l’arrière de nos jambes et lorsque nous marchons il y a tout un processus de récapitulation qui se met en branle. Cette récapitulation est un inventaire des événements marquants de notre vie qui puisent en nous une énergie précieuse et dont il est impératif de repasser en mémoire, de revivre afin qu’ils perdent leur pouvoir d’attraction et nous empêche de voir la réalité telle qu’elle se présente. Une sorte de libération de notre passé…

Marcher nous aide à ralentir et apprivoiser un nouveau rythme. Ce rythme est une réconciliation avec la terre et notre corps qui sont le siège d’une manière de vivre inscrite dans le présent.

Ce présent qui seul existe.

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