22 mars 2010

Lire, c'est la vie

Quels anciens étudiants au Québec ne connaissent pas l’écrivain Jacques Godbout? Son Salut Galarneau? Il vient de publier un dernier livre : Lire, c’est la vie.

Le titre est intrigant et demanderait d’infinies nuances, car je suis à peu près certain que le cinquante pour cent de la population qui ne lit jamais n’est pas d’accord avec l’affirmation. Ensuite il y a l’autre moitié, et là je n’ose m’aventurer…

Je compte bien relire Godbout. En attendant, Didier Fessou, dans sa chronique « Lectures » du journal LeSoleil, dimanche 21 mars 2010, nous donne un aperçu de ce livre. Et voici l’extrait fatidique : « La vie réelle est à la portée de tous; la vraie vie, celle de la littérature, nous permet d’approfondir la vie réelle, mais demande un effort de l’esprit. En trois heures d’absence au monde, plongé dans un roman russe, vous avez vécu trente ans de plus que votre voisin qui a passé sa soirée au centre commercial; vous êtes donc plus riche, et lui plus pauvre d’être de cette pauvreté qu’aucun bien-être social ne saurait adoucir. »

J’entends ici comme une immense rumeur, un brouhaha cacophonique qui s’élève dans la salle…

Car, à défaut de lire, rien ne nous oblige à aller perdre notre temps dans une panoplie d’activités futiles. Et nous devons avouer qu’il y a une multitude de gestes, d’actions, de créations qui font de la vie une richesse qu’on ne peut nier ni contester.

Je pense donc que les mots importants à retenir de l’extrait sont : « approfondir la vie réelle ». Ça, c’est autre chose!

Lire est un moteur de cet approfondissement. Il nous rapproche aussi de la méditation, de la réflexion. Et c’est là que le bât blesse. Qu’avons-nous à faire de nous casser la tête, c’est déjà assez pénible de vivre, pourrions nous claironner.

Pourtant si je disais qu’il s’agit simplement d’arrêter de ressasser nos problèmes personnels, de s’oublier un peu et puis, tout doucement, d’accepter de voir qu’il y a toute une vie qui grouille autour de nous. D’autres cultures abondent, d’autres croyances, langages, religions et nous n’en sommes pas moins tous des êtres humains dont la dignité vaut la peine d’être reconnue et acceptée.

Au fond, n’est-ce pas au moins cela la lecture? Constater que tout un monde de différences existe sur terre.

Ce que nous en faisons, c’est libre à nous.

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