Comme beaucoup d’entre vous, j’aime lire les chroniqueurs rencontrés dans les journaux et la presse électronique. Ils pullulent, donc ce n’est pas le choix qui manque. Ils se manifestent, s’expriment, rendent compte de leurs états d’âme avec ardeur, avec passion. Ils font dans l’indignation et tentent plus souvent qu’à leur tour de démolir une idée, une façon de faire ou de voir les choses. Bref, chacun tente de forger son style et d’apporter une humeur personnelle à la rumeur ambiante.
Fort bien! Nous en avons pour tous les goûts.
Ceux qui tirent plus vite que leur ombre me laissent toutefois perplexe. À moins d’être un génie absolu, le prolifique qui écrit pratiquement chaque jour, presque à chaud, sur des sujets complexes s’aventure sur un terrain glissant. Et comme les écrits restent, il se doit de justifier, de rétorquer et se défendre parfois devant les attaques en provenance de ceux et celles qui apprécient encore les nuances plutôt que le noir et blanc. S’en suit une cacophonie qui ne présage rien de bon.
Je privilégie donc la chronique à fréquence longue. Je ne cours pas de risque. Je me dis, peut-être illusoirement, que la distance se manifeste avec plus de facilité et donc, l’acuité de la pensée a plus de chance de s’exprimer.
C’est pourquoi je pense ici à David Desjardins qui s’adresse chaque semaine dans le Voir Québec. J’avoue un faible pour lui. Voyez comment il écrit sur un sujet qui m’intéresse au plus haut point.
« L'école doit servir à éveiller les sensibilités, et refuser de céder à la logique utilitariste qui veut qu'on y forme tristement de futurs payeurs de taxes.
Mais peut-être aussi vous demandez-vous pourquoi j'en fais une quasi-obsession, pourquoi j'ai écrit sur le sujet une bonne dizaine de fois? C'est tout simple. Mon idée de la culture est que cela rend parfois (pas toujours, mais parfois) un peu moins con. Mon idée, c'est qu'elle permet de développer le sens critique, de faire de nous des humains un peu plus... humains, justement. Plus empathiques, plus ouverts, tournés vers le monde, mais aussi sensibles à l'univers qui grouille à nos portes. »
Il continue : « Mieux encore, il y a dans le contact en profondeur avec la culture un art de vivre. Une rupture avec nos habitudes qui peut même faire office de sacré. »
Il se pose aussi la question, fort pertinente : « Alors pourquoi jouer aux guidounes avec les jeunes? Pourquoi avoir peur d'imposer, pourquoi craindre qu'ils ne comprennent pas, et qu'ils décrochent?
Ce qu'il faut, c'est transmettre le goût, l'envie de savoir, même si celle-ci n'existe pas à
Bien vu, n'est-ce pas?
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