29 novembre 2011

Sans titre


Je reluque les titres d’ouvrages que je retrouve parfois au terme d’un livre dont la lecture m’a plu. Même si je suis curieux de tout, je n’ai pas le temps de tout lire, ça va de soi. Je me contente donc des titres et j’essaie d’imaginer la suite. Je me demande alors ce qu’ils ont à raconter et pourquoi ils méritent d’être publiés.

Que cachent tous ces titres de livres? Que viendraient-ils me révéler? Je ne le saurai probablement jamais. Je présume seulement une inconcevable diversité qui illustre l’extraordinaire paysage imaginaire de l’être humain ainsi que l’abondance des expériences relatées.

Le roman raconte l’existence. C’est sa raison d’être. Je pense à Milan Kundera qui écrit ceci dans L’Art du roman : « L’homme se trouve dans un vrai tourbillon de la réduction où le monde de la vie s’obscurcit fatalement et où l’être tombe dans l’oubli. Or si la raison d’être du roman est de tenir le monde de la vie sous un éclairage perpétuel et de nous protéger contre l’oubli de l’être, l’existence du roman n’est-elle pas aujourd’hui plus nécessaire que jamais? »

Je suis pour cette diversité qui rend compte du monde de la vie. C’est le propre du roman et le roman commence par un titre. J’attends de ce titre qu’il me fasse fantasmer, à tout le moins, sans même avoir lu le livre. Les titres augurent ainsi d'univers de possibilités, de rêves et de folies.

Des exemples?

J’ai noté ceux-ci pour leur image et leur force d’évocation : « L’homme-jasmin », « L’hameçon d’or », « L’opéra flottant » ou encore « La mer couleur de vin », « Le sanatorium au croque-mort », « La tempête et l’écho », « Un, personne et cent mille ». J’ai aussi essayé de voir où me mènerait de tels titres : « La feuille repliée », « Voyage de l’autre côté » et « Le dieu scorpion ».

Je me suis amusé moi-même à inventer des titres comme « Un sombre héros » (imaginez un mexicain affalé sous un soleil de plomb), « Saint-Immobile » (dans mon rêve, il y avait cette personne qui pouvait se statufier pendant des heures et même des jours. On en a fait un saint…)

Le tour de force serait d’écrire un roman dont le sujet pourrait être ce personnage constamment à la recherche de titres pour tous les romans qu’il n’écrira jamais. Je m’y attèle, mais il faut d’abord que je trouve un titre...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire