C’est comme le retour des
oies blanches à la même période chaque année. Dans mon courrier apparaît une envolée
de lettres venant me quémander ces quelques dollars pour une cause toujours
juste. L’expéditeur a raison, comment rester insensible face au cancer, aux
sourds, aux aveugles et à tous ces Petits Frères des pauvres?
Comprenez bien. Je ne suis
pas contre le fait de quémander et d’offrir des dons en argent. C’est d’en
faire un système, une organisation, quasiment une industrie avec ses affaires
courantes qui me rend mal à l’aise. On est loin du geste spontané et de cet
élan du cœur qui génère le véritable don.
La générosité est une vertu.
À ne pas confondre avec la planification d’entreprises dont le but est de faire
naître des gestes que l’on nomme de solidarité dans l’intérêt de certains
groupes de personnes que l’on dit défavorisées, mal en point ou incapables
d’autonomie. C’est une idée qui nous est « vendue » afin que nous
l’achetions… avec de l’argent.
Il y a commerce.
Je préfère le don de sa
propre personne, de son temps, de sa créativité, de sa bonne humeur, de sa
nourriture. Je préfère, si c’est de l’argent, le donner directement à la
personne devant moi. J’en connais qui vont donner un petit concert de musique
devant un auditoire d’individus en phase terminale.
La générosité, le véritable
don n’impliquent pas de reçu aux fins d’impôt et ne sont pas requis comme par hasard qu'en une certaine période de l’année seulement. La générosité est une vertu individuelle
d’abord et avant tout. Elle s’exécute bien humblement dans l’espoir d’apporter
un peu de bien-être ou peut-être un baume à l’autre devant soi.
C’est déjà beaucoup.
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