Je me déchire lentement du poids de l’hiver.
J’ai beau aimer le blanc, les grands arbres dénudés et le son craquant de mes bottes qui s’agrippent à la neige; j’ai beau aimer la glace qui m’incite à la glisse et le sortilège enchanté des nuits froides et des tempêtes qui construisent tant d’histoires folles à l’intérieur de mes quatre murs rassurants, j’ai beau aimer, puisque c’est mon sort, il n’en demeure pas moins que le printemps nouveau sera toujours une promesse d’enchantements.
Durant la renaissance du printemps, je suis assuré que « l’homo quebecensis » s’épanouit, qu’il devient beau comme une fleur. Il perce le sol, devient crocus aux couleurs de bonbons. Il se fait tulipes maculant la terre de sang et d’ocre. Il s’exprime, chante, s’égosille et piaille. Fait l’oiseau et des saltos arrière, coefficient de difficultés à neuf virgule trois. Je le vois s’affairer, grimper, scier. Il brûle d’une énergie folle.
J’aime le poids de l’hiver, car sa délivrance me rappelle les joies de la légèreté et des envols possibles.
Nos hivers sont redoutables. Nous obligent. Nous restreignent.
Nos hivers préfigurent un tel amour de la liberté!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire