L’écrivain new-yorkais Paul Auster (qui s’exprime très bien en français) me fascine depuis plusieurs années. Je suis en train de lire avec beaucoup d’intérêt un de ses livres dont nous entendons peu parler. Son titre : « Je pensais que mon père était Dieu »
Après une interview à la radio en 1999, l’animateur demanda à Auster de revenir à son émission tous les mois pour raconter des histoires. L’idée ne l’intéressant guère, il répliqua en demandant aux auditeurs de lui écrire leurs propres histoires à eux pour les lire ensuite en onde. Ces histoires « devaient être vraies, devaient être brèves. » Et ce qui l’intéressait le plus, précise-t-il ensuite, « c’était celles non conformes à ce que nous attendons de l’existence, des anecdotes révélatrices des forces mystérieuses et ignorées qui agissent dans nos vies… »
L’écrivain a reçu plus de quatre mille textes. Pour son livre, il en a retenu cent-quatre-vingts.
Dans la préface, Paul Auster nous écrit ceci : « J’ai appris que je ne suis pas seul dans ma conviction que, plus on s’ouvre à lui, plus le monde paraît insaisissable et troublant. Comme l’a si éloquemment écrit l’un des premiers participants, “je me retrouve sans définition adéquate de la réalité”. Si on n’est pas sûr de tout, si on a encore l’esprit assez ouvert pour s’interroger sur ce qu’on voit, on tend à considérer le monde avec une grande attention, et de cette attention vient la possibilité d’apercevoir quelque chose que personne n’a encore vu. Il faut être disposé à admettre qu’on ne possède pas toutes les réponses. Si on croit les posséder, on n’aura jamais rien d’important à dire. »
L’écrivain rajoute ensuite : « S’il fallait définir ces récits, je dirais que ce sont des dépêches, des rapports envoyés du front de l’expérience personnelle. »
Je lis ces histoires très attentivement. Elles me rappellent certaines que j’ai moi-même vécues ou entendues de connaissances et d’amis. Et elles me disent que la vie doit être jouée avec bonheur et passion, même si nous ignorons toujours à quoi nous attendre.
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