Allez, je le répète une fois de plus: le bonheur, c’est de rouler à vélo. Le vrai bonheur, je veux dire. Pas un succédané, pas une pâle imitation. Je pense plutôt à une porte ouverte à la transcendance qui déborde du commun, un dépassement de soi-même qui conduit directement au sublime. Voyez seulement les gens que vous croisez sur les pistes cyclables, la route ou la rue. Qu’est-ce que vous remarquez en premier? Un sourire de contentement, des yeux brillants, une décontraction dans l’effort. Ce n’est pas rien… Il y a là un fait indéniable.
Il faut le souligner à grands traits. Rouler n’est pas se faire rouler. D’où ce bonheur à peu de frais.
Je vois deux raisons à cette extase païenne nouveau genre.
D’abord, le simple fait d’avancer et savoir que nous en sommes l’unique raison, l’unique agent. La voie devant nous s’entrouvre à chaque coup de pédale. Nous agissons, nous avançons, en toute conscience, ici maintenant. C’est le prodige! Réaliser avec acuité et certitude que nous demeurons les seuls responsables, en toute liberté il va sans dire, de notre avancée sur un chemin, quel qu’il soit, n’a pas de prix. Enfin, nous savons hors de tout doute que nous contrôlons un processus.
Ensuite, bénédiction absolue, nous en venons, tout naturellement, sans effort, à ne plus penser. À ne penser à rien, comme on dit. Le vide, le silence. Hors de la ceinture de soucis habituelle qui nous coince l’esprit et tout le reste.
Priceless!
Un moment de grâce.
Nous sommes heureux.
Nous aimons.
Une récompense méritée.
Je devrais fonder une religion, à bien y penser.
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