Comment prendre en main un esprit qui vagabonde et le ramener au présent?
Si cette question vous semble vaine et inutile, je vous recommande de lire l'article écrit par Aude Boivin Filion sur le site Branchez-vous.com.* Elle mentionne l’étude de deux psychologues d’Harvard qui ont analysé des données recueillies par 2250 individus sur leur iPhone à propos de leurs états d’âme du moment. Les chercheurs arrivent à la conclusion que les personnes sondées passent près de la moitié de leur temps à rêver à autre chose que ce qu’ils sont en train d’accomplir. Et cela a un prix. Ça générerait de la tristesse. «La capacité de réfléchir à ce qui n'est pas en train de se passer est un acquis cognitif qui a un coût émotionnel. (...) L'esprit qui vagabonde semble être le mode d'opération par défaut du cerveau », affirment les auteurs de l'étude, Matthew A. Killingsworth et Daniel T. Gilbert.
Ils affirment ainsi que la distraction est la cause et non la conséquence de la tristesse : « le niveau de détachement de l'esprit avec le présent et la direction que prennent les pensées prédisent mieux le bonheur que les activités dans lesquelles une personne est engagée ».
Alors, comment ramener notre attention sur cette conscience du présent, et cela peu importe notre activité? Existe-t-il un exercice pour contrecarrer cette tendance par défaut de l’esprit humain à vagabonder à loisir hors du présent et d’engendrer une tristesse inutile, à la limite une dépression ou une névrose?
Je crois que oui. Mais qui parle d’exercice parle de discipline, de répétition et de constance. Là est la difficulté.
Le vagabondage dans notre esprit crée une sorte de bruit néfaste qui agit à l’exemple des radicaux libres dans notre corps. Pour freiner ce bruit, il n’y a qu’une contrepartie : le silence intérieur.
Manger du silence!
Notre premier réflexe sera toujours de dire que c’est impossible. Si nous essayons une première fois, même avec une certaine conviction, nous constatons rapidement que le vagabondage reprend le dessus et que le flot de pensées s’échappe hors de notre contrôle.
Pourtant, à force d’insister et si notre intention demeure ferme, il est possible d’accentuer ce silence pour qu’il prenne corps avec nous. Nous pouvons tenter l’expérience à tout moment, avant de nous endormir, en marchant, dans une salle d’attente, seuls dans une pièce les yeux fermés. Pour déjouer nos pensées, nous pouvons aussi contempler l’image mentale d’un être cher et même prononcer un son à notre guise.
L’étude mentionnée plus haut a été publiée dans la revue Science. Je le signale ici parce qu’elle rejoint une pratique millénaire dont le mérite est de nous ramener au présent en court-circuitant le vagabondage des pensées, source de tristesse.
Ne manque plus qu’une science du silence…
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