J’ignore tant que je désespère d’une
magie qui pourrait me transporter vers un lieu de tous les possibles.
Je ne sais rien de maints pays, de leurs
villes et leurs habitants. Je ne sais rien d’Ispahan, de Moscou, de Kyoto, de
Samarkand. Je ne sais rien des grands déserts et des Îles Fidji, ces paradis
perdus dans le Pacifique.
Je n’ai jamais construit de maison ni réparé
de mécaniques subtiles. Je ne sais jouer du piano, conduire un orchestre,
manipuler le pinceau. Je n’ai jamais pu lancer une balle sur une vraie butte de
baseball dans un stade. Je ne sais rien de gérer une entreprise.
J’ignore plein de saveurs, de musiques,
d’architectures. J’ignore tout de langues étrangères, de la danse des mots qui font
vibrer le plus profond de l’homme partout sur terre. Que j’aimerais embrasser
le portugais, étreindre le mandarin, chanter le swahili!
J’ignore tant que cette carence me fait
désespérer de ne pas vivre encore un million d’années...
Le philosophe nous exhorte cependant
à ne pas ignorer que nous ignorons. Je sais que je sais peu et ce savoir si
mince, si discret soit-il, me conduit tout de même d’étonnement en étonnement.
Je dois avouer cependant que malgré ces multiples expériences et réalisations
manquées dont j’admets l’impossibilité de pouvoir vivre un jour, je dois
avouer, dis-je, que je préfèrerai toujours ne connaître qu’une seule vérité que
de me disperser dans mille égarements sans fondements.
Puis-je d’ailleurs affirmer qu’une
vérité, une seule, absorbée corps et âme, réalisée et comprise jusque dans
chacune des fibres de son être, dégage autant d’énergie que la fission d’un
atome?
Par cette lecture je réalise qu'à 20 ans choisir, pour moi, signifiait abandonner une expérience ailleurs. Cela expliquerait donc pourquoi cette période de ma vie fut aussi difficile et déchirant?
RépondreSupprimerJe vais encore y réfléchir mais il me semble mieux - comprendre ... certains choix!
ta compagne de vie