Je ne froisserai personne en affirmant que la nature nous offre des bienfaits en abondance pour peu que nous la reconnaissions et la côtoyions de près. Même transformée en un lieu moins sauvage au fil des siècles, elle conserve son pouvoir d’attraction et nous pousse sans cesse à nous questionner sur le rôle que nous tenons en tant qu’humains.
Ce court préambule sur l’importance de la nature, je le dois à la lecture régulière et sérieuse de chroniqueurs de la chose publique, sociale et politique qui tâtent le pouls de notre « art de vivre ensemble ». Je pense à un, en particulier, très bien connu, qui me semble avoir un sapré mal de tête, à force sans doute de se mettre le nez directement dans le relent nauséabond qui émane de la couverture de nos journaux.
Je le comprends un peu, je l’avoue. Mais est-ce à dire que la réalité se résume essentiellement aux quelques premières pages publiées par nos médias de masse les plus connus? Violence, corruption, injustice, misère, est-ce tout?
Le déclin continue, nous martèle ce chroniqueur, en faisant référence au film coup-de-poing de Denys Arcand que nous avons pu voir avec grand intérêt il y a maintenant 25 ans. « Dans Le Déclin de l’empire américain, l’auteur brossait le portrait d’une élite rongée par le confort, le cynisme et l’indifférence, nous rappelle-t-il. (Exactement comme de nos jours), nous voyons une désagrégation de la société, une corrosion morale, un effondrement, une implosion.
Tout crisse le camp.
La corruption est partout, on ne croit plus en rien ni personne, les valeurs s’entrechoquent, tout le monde tire la couverture de son bord… »
Mais peut-être se trouve-t-il là le problème. Dans les allusions cyniques sans cesse renouvelées d’une élite d’intellectuels qui prétendent avoir tout vu et entendu et qui restituent leurs constats avec dégout et force détails en se gardant bien de s’inclure dans tous les malheurs ainsi décriés. Nous faire la leçon est bien assez. Leçon de morale, il va sans dire… Il me vient à l’esprit l’image des inquisiteurs au moyen-âge qui traquaient l’hérésie et le péché, et qui les trouvaient partout autour d’eux, comme de raison. Ces chroniqueurs qui sévissent un peu partout jouent le même rôle à maints égards.
Tout crisse le camp.
La corruption est partout, on ne croit plus en rien ni personne, les valeurs s’entrechoquent, tout le monde tire la couverture de son bord… »
Mais peut-être se trouve-t-il là le problème. Dans les allusions cyniques sans cesse renouvelées d’une élite d’intellectuels qui prétendent avoir tout vu et entendu et qui restituent leurs constats avec dégout et force détails en se gardant bien de s’inclure dans tous les malheurs ainsi décriés. Nous faire la leçon est bien assez. Leçon de morale, il va sans dire… Il me vient à l’esprit l’image des inquisiteurs au moyen-âge qui traquaient l’hérésie et le péché, et qui les trouvaient partout autour d’eux, comme de raison. Ces chroniqueurs qui sévissent un peu partout jouent le même rôle à maints égards.
Trop de civilisation et d’information finiront-ils par nous jouer des tours?
Je reviens à mon préambule plus haut, car avant qu’ils ne deviennent complètement gagas, serait-ce superflu de proposer à ces chroniqueurs-pourfendeurs quelques moments opportuns loin de la civilisation, un peu de repos dans la nature, un peu de distance? Il y a une vie en dehors des médias, des faits divers, de la politique, des opinions tranchées et des prises de position de confrères et consœurs flirtant avec le mépris. Une vie s’élabore, une vie se crée et s’épanouit librement dans le respect des cycles, des bouleversements et des renaissances. Il n’y a pas d’acquis dans la nature, il n’y a que mouvement, changements profonds et rythme. Et pourtant elle est d’une indicible beauté.
Serait-ce la leçon qui nous conviendrait le mieux?
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