J’entends l’oiseau qui chante
sous la ramure.
Il égrène quelques perles de
lumière
Pour le passant qui s’en
réjouit.
Qu’exiger de plus de la vie?
Un homme et une femme
s’embrassent près de leur petit qui dort. Un individu écoute
un proche attentivement. Ils sont assis tous les deux sur un banc dans un parc,
ils cherchent à se comprendre, à s’aider peut-être. Des oiseaux se nourrissent
des graines que leur apporte tous les jours un vieil amant de la nature.
Ne mésestimons-nous pas de
tels gestes devant le dieu que nous honorons, les croyants trop humains donc
imparfaits et indignes d’être vus?
Nous courons plutôt, il faut
bien le constater, après l’action d’éclat, ce geste monumental qui sauvera le
monde, cherchant ainsi, le croyons-nous, à nous garantir un regard d’approbation
d’un dieu si loin de nous. N’attend-il pas, en effet, quelques prodiges qui lui
ressemblent?
Mais s’il ne demandait après
tout que l’innocence? Et s’il ne demandait qu’un cœur bienveillant malgré les
affres de la vie? Et s’il ne demandait que d’être simplement heureux, ici
maintenant? Et s’il était si près de nous que de seulement le chercher serait
s’en éloigner?
Ainsi, peut-être que si nous
écoutions, pourrions-nous l’entendre nous chuchoter à
l’oreille : « Je ne veux pas que tu m’impressionnes, je ne veux
même pas que tu chantes mes louanges en prétendant me connaître, en prétendant
à l’intimité avec moi. Je ne veux surtout pas que tu agisses en mon nom, car
que connais-tu vraiment de ma volonté? Il te suffit d’accorder la tienne à tous
ceux qui gravitent autour de toi, sans les juger. Il te suffit d’aimer
tendrement tes proches, les écoutant, les observant sans nuire à leur manière
d’être. Ne serait-ce pas là le plus grand don que tu pourrais leur
offrir? »